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Page:Poirson - Mon Féminisme, 1904.pdf/63

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REVENDICATIONS DU FÉMINISME

droit de monter à l’échafaud, elles doivent avoir celui de monter à la tribune. »

L’homme s’entêtant à vouloir l’égalité des êtres et des choses (sauf toutefois vis-à-vis de sa compagne !) a imaginé de faire jouir, civiquement et civilement, des mêmes privilèges le génie et le crétin. Quand les sentiments nobles côtoient l’absurde, ils tombent dans l’incohérence : c’est ainsi que la loi reconnaît l’académicien le plus instruit comme l’égal du pauvre diable le plus ignorant, comme inférieure à ce dernier la plus supérieure des femmes ! Oh ! je sais… pour rectifier si tardivement la claudication par trop accentuée d’une telle justice, il faudrait bouleverser le Code de l’antique droit romain, cher à Napoléon Ier, qui y laissa subsister à l’égard de la Femme tous les édits de rigueur et d’iniquité contre lesquels elle se révolte aujourd’hui. Le despote se cabrait devant l’influence féminine, qu’il redoutait dans les affaires de l’État…, sans pouvoir s’en passer ! C’est lui qui