Page:Polonius - Poésies, 1827.djvu/16

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Comme l’enfant, dans son ardeur,
Échappé des bras de sa mère,
Se jette au-devant de la fleur
Que lui présente une étrangère,
Ainsi, t’élançant loin de moi
Sur les ailes de l’espérance,
Tu tends les bras à l’existence,
Qui s’ouvre immense devant toi.

Un jour viendra, que de ce monde,
Aujourd’hui si paré d’attraits,
Ton œil tremblant verra de près
Tous les écueils cachés sous l’onde.
Tu sauras ce qu’il faut penser
De ces hommes vains et frivoles,
De ces femmes, dont les paroles
Vont te séduire et l’abuser.
Tu sauras que ce sexe aimable,
Pour nous si doux, si généreux,
Envers lui-même impitoyable,
Poursuit d’une haine implacable