Page:Polonius - Poésies, 1827.djvu/51

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N’importe ! — Nous avions, de notre âme engourdie,
Par ce choc d’un moment, secoué la torpeur,
Satisfait ce besoin de chaleur et de vie,
Qui tourmente l’esprit aussi bien que le cœur,

Comme le feu secret que le rocher recèle,
Nous avions fait jaillir, par nos propres efforts,
Quelques pensers nouveaux, quelque obscure étincelle,
Dans la nuit de nous-même endormis jusqu’alors.

Qu’êtes-vous devenus, volupté fugitive,
Entretiens confiants du cœur avec le cœur,
Doux combats de l’esprit, où mon âme inactive,
Comme un glaive émoussé, retrempait sa vigueur ?

Chez des peuples nouveaux, sous un ciel moins sévère,
J’ai fui comme le cygne aux premiers vents du nord ;
Mais, aux lieux inconnus où mon aile a pris terre,
Je n’ai pas retrouvé l’amitié sur le bord.