Page:Poncy - Poésies, vol. 1, 1867.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 45 —

Elle les hache, elle les clive,
Et les éparpille en débris.
Le pâle Océan, qui répèle
Les sourds éclats de la tempête.
Dans cette géante trompetîe
Souffle des tonnerres de cris.


III


Sur ses bords volutes de longs éclairs se croisent.
Mille flots embrasés en tous sens la pavoisent.
On croirait voir passer un vaste aérostat
Qui, dans ces régions où se meuvent les lames,
Vomit, cratère ardent, des phalanges de flammes
S’absorbant dans le choc d’un infernal combat.

Elle fuit : son sommet brûle, au loin, comme un phare
Aux sifflements du vent, maritime fanfare,
Rapide, elle revient dans son berceau qui bout.
Le navire, ébranlé, sur sa quille chancelle.
À cent pas de sa proue un torrent d’eau ruisselle,
La mer va s’entrouvrir… « Canonniers, feu partout ! »

Entendez-vous là-bas ces clameurs de victoire ?
Le météore, atteint en son vol giratoire,
Dans les airs fracassés, se rompt par le milieu.
L'équipage sauvé tressaille d’allégresse.