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Des vaisseaux ennemis,

Et que ces lourds trois-ponts, orgueil de l’Angleterre,
Baissaient, pour décider tes canons à se taire,

Leurs pavillons soumis ?

Qu’as-tu fait de ces mâts, dont les flèches aiguës
Cent fois pendant la nuit, déchirèrent les nues

Qui pèsent sur les mers ?

Qu’as-tu fait des couleurs si noblement rangées,
Qui dessinaient sur toi six terribles rangées

Aux rapides éclairs ?

Des cordages sans nombre et des vergues immenses
Où tes fils, alignés, entonnaient les romances

De leurs pays lointains :

De ton drapeau criblé qui, sur la brigantine,
Serpentait, et laissait vers la voile latine

Flotter ses plis mutins ;

Des voiles, des haubans, des focs triangulaires,
Du sillage argenté qui, sur les eaux améres,

Écumait après toi :

De tes combats, toujours suivis de la victoire,
De toute ta splendeur et de toute ta gloire

Qu’as-tu fait, réponds-moi ?