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III


Que je voudrais te voir lorsque ton œil embrasse
L’immensité des flots que la tempête brasse !
Que je voudrais te voir lorsque le doigt de Dieu
Sous ta tempe gonflée allume un divin feu,
Et que, nouveau Jacob, vers le ciel où tu montes,
Avec ton idéal tu combats et le domptes !
Car c’est dans ces moments que, sourde aux bruits humains,
Ta grande âme s’épuise à tailler des chemins
Dans ces monts inconnus où l’avenir se voile :
Pareille à ce vaisseau qui cingle à pleine voile,
Qui fend les monts du pôle encore inexplorés
Et cherche à découvrir des mondes ignorés !


IV


Ton génie inventif, ton magnifique style
Sympathiques au peuple avide de progrés,
Sont des germes semés dans un sillon fertile.
Les ouvriers, assis sur de vieux blocs de grès,
Oubliant bien des fois que le mistral les gèle
Et toutes ces douleurs dont l’essaim nous flagelle,
T’invoquent, George Sand ! comme une bonne Urgèle,
Comme si du destin tu savais les secrets.