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Oh ! qu’elle soit le seul nuage
Qui s’élève entre notre amour.
Tu la chérirais à ton tour

Si de tous nos bonheurs je t’y montrais l’image.

Un doigt mystérieux y peint notre avenir.
Comme elle s’arrondit dans l’air où son flot nage !
Vois, ne dirait-on pas l’anneau de mariage

Qui doit quelque jour nous unir ?


Maintenant, par le vent chassée,
Et formant un plus large rond,
Elle vient poser sur ton front
La couronne de fiancée !

Puis n’offre-t-elle pas l’image des beaux jours,
Qui, pareille à son flot, s’efface et se déchire ?

Ne semble-t-elle pas nous dire :

Videz, enfants heureux, la coupe des amours,
Avant que les soucis n’en tarissent le cours ?

Ah ! pour notre bonheur, que cet oracle mente.
Laisse-moi le cigare, ô jalouse charmante !
Puisqu’il est envers toi vierge de tout larcin,

Puisqu’au contraire il alimente

La lyre sous mes doigts et l’amour dans mon sein.