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Mais la lame écumante,
Comme une lave bout
Au feu de la tourmente ;

Et sur l’écueil livide où le vent se lamente
Elle lance la harpe et l’y maintient debout.

La voilà sur les crêtes
De ce Memnon scabreux ;
Et les flèches muettes

Des éclairs dévorants, doigt de feu des tempête,
Arrachent à son sein des accents ténébreux.

Elle est enveloppée
Dans de sombres brouillards.
La foudre l’a frappée ;

Et chaque corde luit, comme l’ardente épée
Qui mutile l’acier du casque des fuyards.


II


chant de la harpe


Noirs orages qui pour patrie
Choisissez l’immense océan,
La harpe, veuve d’Ossian,
Succombe sous votre furie !
N’ai-je pas assez déploré
Le trépas du guerrier poète ?