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II
notice

peuple sous un habit, les mains du travailleur sous des gants, et songeant à se faire lithographier en ce costume, sur la première page de ses œuvres.

C’est un de ces ouvriers qui ôtent leur veste même pour écrire leurs vers, et qui se trouvent emprisonnés, presque malheureux, dans une redingote.

Eh bien ! s’il y a, sous cette simple enveloppe, une âme qui, spontanément, s’empreint des nuances les plus délicates ou des tons les plus vigoureux du sentiment et de la pensée ; qui devine, au besoin, comme par révélation, le monde intellectuel ; et s’élance, et s’élève, d’elle-même, jusqu’à cette seconde création qu’on nomme la poésie : s’il en est ainsi, il faut reconnaître un système d’organisation qui rehausse notre nature et devant laquelle la règle commune doit s’incliner.

Tel est, je crois, Poncy, dont les vers que je publie ne sont qu’un début.


II


La poésie des ouvriers est à l’ordre du jour comme question sociale. Je demande, dans l’in-