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Tant d’autres, gémissant dans l’opprobre et les larmes,
Ont vu leurs frères sourds à leurs clameurs d’alarmes !
Oh ! lorsque dans ce gouffre on ose regarder,
On trouve un noir chaos bien horrible à sonder !
Un océan de maux et de pleurs dont la lame,
Semblable au cauchemar, étreint et brise l’àme.
Et l’on demeure triste en ces sombres séjours !
Et, bien qu’on se résigne et qu’on marche toujours,
On lance quelquefois un blasphème à la vie !

Mais quand des jours amers la montagne est gravie,
Qu’on arrive au sommet, haletant, épuisé,
Par ces rudes combats où le cœur s’est usé,
Le ciel calme, où la foi comme un soleil projette
D’immortelles clartés, se révèle ; l’on jette
À la tempête humaine un solennel adieu,
Et les bras de la mort nous remettent à Dieu.



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