Page:Poncy - Poésies, vol. 1, 1867.djvu/266

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À MES LECTEURS



Mon navire est lancé. Par le vent de l’oubli,
Puisse son faible essor ne pas être assailli !
Puisse-t-il, fort de vos suffrages,
Braver les ouragans, flotter longtemps sur l’eau :
Car la publicité, comme l’a dit Boileau,
C’est la mer fertile en naufrages.

Ses câbles sont rompus : il vole, et loin du port
La mer qu’il doit franchir l’appelle avec transport.
Lancé sous ces heureux auspices,
On dirait qu’il sourit à l’abîme azuré,
Et qu’avant de partir il était assuré
Que les vents lui seraient propices.