Page:Pons - Sainte-Beuve et ses inconnues, 1879.djvu/124

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Ne chantons pas victoire si tôt ; le drame aura son épilogue, et précisément à l’occasion du Livre d’amour. J’ai dit que Sainte-Beuve cédant, comme le font tous les poëtes, à la démangeaison de mettre le public dans la confidence de ses vers et ne pouvant se résoudre à les garder en portefeuille, les avait fait imprimer à petit nombre. Je ne pense pas que son intention fût alors de les divulguer. Ces confessions que l’on fait de soi, touchent de trop près à celles d’autrui pour ne pas exciter de réclamation. Déposez votre masque, si bon vous semble, le voisin n’entend pas que vous enleviez le sien. Je crois donc que la plaquette devait rester inédite jusqu’après la mort des intéressés ; mais l’indiscrétion de quelque compositeur de l’imprimerie éventa le secret. On s’en émut autour d’Adèle, et l’un de ces officieux, qui font partout les empressés et déploient trop souvent un zèle intempestif, M. Alphonse Karr, lança dans les Guêpes l’odieux article que voici :

« Il ne s’agit tout simplement que d’une grande infamie que prépare dans l’ombre un poëte béat et confit, un saint homme de poëte.