Page:Pons - Sainte-Beuve et ses inconnues, 1879.djvu/181

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Son cours terminé, Sainte-Beuve revint en France et se replongea aussitôt dans le courant de la vie parisienne, son élément véritable. Il n’oubliait pas cependant les amis qu’il avait laissés au bord du Léman, et il se rappelait à leur souvenir par des lettres fréquentes. Quelques extraits de cette correspondance nous donneront une idée exacte de la tendresse de ses sentiments pour eux et de l’intimité de leurs relations.

« Cher Olivier, je suis tenté… de quoi ? de retourner passer un hiver à Lausanne pour achever Port-Royal. J’ai ici des habitudes trop prises, trop chères même, à rompre. Si j’avais plus de vigueur, je me donnerais peut-être encore auprès de vous une année de travail et de solitude…

Je voudrais bien passer encore avec vous, chers amis, quelques-uns de ces jours qui appartiennent au cœur ; le fait est que le cœur ici est supprimé. On ne trouve plus de temps pour rien dans ce flot de monde. Oh ! tout cela me mènera-t-il à quelques années d’une vie cachée et solitaire avant la mort