Page:Pons - Sainte-Beuve et ses inconnues, 1879.djvu/239

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m’arrêta dès que le changement de ton l’eût averti que le sens m’échappait : « Vous ne comprenez plus, n’est-ce pas ? ni moi non plus ; laissez là ces brouillards. »

La nature française résumant en elle, avec plus de rapidité et de contraste, les qualités et les défauts de l’espèce, il en fit l’objet principal de son étude. Une riche collection de livres, choisis un à un sur les quais et chez les libraires, ou achetés dans les ventes à l’époque où ils étaient encore accessibles aux petites bourses, était rangée en double et triple rayon aux murs de plusieurs chambres. L’excédant débordait dans les placards, dans des malles, sur des chaises, partout. Malgré ce désordre apparent, chaque volume avait sa place marquée dans le cerveau du travailleur qui, sans hésiter, savait où le prendre.

En outre, aussitôt qu’un article était en vue, les employés de la Bibliothèque nationale se mettaient en mouvement. On lui déterrait les bouquins les plus ignorés, les pièces les plus introuvables ; on feuilletait à son intention catalogues et manuscrits ; chacun s’empressait