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science encore naissante s’épuise en vain à classifier. Leur masse et leur nombre affirment au moins l’existence de populations considérable, maîtresses de certaines pratiques puissantes de l’industrie ou de la science. Peu à peu l’agriculture s’est développée, poussant devant elle le défrichement des bois. De ces temps plus rapprochés de nous mais encore sans histoire, datent probablement aussi quelques-unes de ces enceintes de terre, perdues jusqu’à nos jours dans les taillis, et ces monnaies de mauvais potin coulé ou frappé an marteau, qui se sont trouvées en nombre à la Chalouère[1] et qui déjà laissent reconnaître l’empreinte de l’influence méridionale.

Pour la première fois apparaît dans les Commentaires[2] le nom des Andes, Andes, pour désigner le pays, le peuple, que Tacite[3] après César appelle Andecavi, Conquête romaine. Pline l’Ancien[4] Andigavi et Andicavi, et Ptolémée[5] en son grec Ώνδιχαούαι[6]. César les énumère après les Pictons, les Cadurces, les Turones, les Aulerces, les Lémovices et avant les populations qui touchent à l’Océan, sans les confondre jamais, — quoiqu’en affirme une erreur constante de ses commentateurs les plus autorisés, — avec les populations du littoral maritime[7]. C’est pour être seulement à portée de la mer, que par son ordre le jeune Crassus vint avec la septième légion y prendre ses quartiers d’hiver et construire sur le bord de la Loire, — à Frémur peut-être, — sa flottille de guerre contre les Vénètes. Les Andes répondirent dès la première heure à l’appel de Vercingétorix pour la grande insurrection de l’an 702[8] ; mais le chiffre de leur contingent est omis dans l’énumération des secours envoyés par la Gaule à la délivrance d’Alésia[9]. Même après le désastre suprême, on voit leur chef Dumnacus assiéger Limonum et se faire écraser dans sa retraite entre deux

  1. V. t. I, p. 35.
  2. De Bell. Gall., II, 35 ; III, 7 ; VII, 4 ; VIII, 26.
  3. Ann., III, 41.
  4. , XXXII.
  5. II, 8.
  6. V. t. I, p. 35 et Desjardins, Géographie hist. et admin. de la Gaule romaine, II, 483-484.
  7. Tout au contraire, l’auteur des Commentaires les distingue formellement, l. II, 35, des cités maritimes que le chap. XXXVI énumère, et dans le texte, allégué sans cesse, du livre VII, 4 : Pictones, Cadurcos, Turones, Aulercos, Lemovices, Andes reliquosque omnes qui Oceanum attingunt, c’est un contre-sens formel d’interpréter l’expression, reliquosque omnes, qui est disjonctive et qui équivaut à : « sans parler de… », comme si l’auteur avait écrit cæterosque. — Dans cette autre phrase enfin, proximus mare Oceanum in Andibus hiemabat, Crassus est dit camper seulement à portée de l’Océan, en occupant un pays limitrophe ou voisin des populations du littoral. Les autres passages n’ont pas trait à la question. Cf. Dict, archéol. de la Gaule, p. 59.
  8. Liv. VII, 4.
  9. Liv. VII, 75.