Page:Potier de Courcy - Nobiliaire et armorial de Bretagne, 1890, tome 3.djvu/293

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DB LA NOBLESSE 

Marmier, de Louis-Philippe, sinon des dues bourgeois ? « Si le ministfere avait » nommé M. Pasquier général in partibus, celui-ci se serait récrié ; il aurait prétendu qu’on voulait se moquer de lui en lui donnant un titre, embl&me d’une autorite » qu’il ne pouvait exercer. On le nomme Due, comme, au XIV* si&cle, les^crivains, » en parlant des généraux de l’antiquit6, disaient le Prince Annibal et le Due Scipion. . . . et il est content ! soit !* » Les Dues d’Isly et de Malakoff ont plus d’6clat, mais point de base assurée dansl’avenir ; ces denominations sont nouvelles en France ; e’est une importation des idSes espagnoles oil il y a des Princes de la Paix, des Dues de la Loyauti, de la Victoire, etc. ; mais en Espagne mftme, cela est moderne.

Hors de la Féodalit6, e’est-i-dire sans juridiction, sans partages nobles, les titres ont done bien perdu de l’importance qu’on y attachait autrefois, mais ils me semblent encore possibles comme une distinction de famille, ainsi que les qualifications de chevalier et (Ttcuyer telles qu’on les entendait en Bretagne. En outre des titres attaches k une terre 6rigée en dignity et de ceux conférés par lettres patentes, il en existait d’autres d£sign£s sous le nom de titres de courtoisie ou d brevet, et, depuis Louis XIV, le3 rois s’en sont montrSs si peu avares, qu’il n’est presque pas de families un peu marquantes dont un membre n’en ait 616 déeor6. En effet, dans les commissions, lettres ou brevets militaires d61ivrés par les rois aux offlciers génSraux ou méme sup^rieurs, ainsi que dans les presentations k la cour, et mfime en Bretagne dans les lettres de convocation aux Etats, les noms des gentilshommes etaient souvent precedes d’un titre qu’ils se regardaient comme autorisSs k porter leur vie durant ; mais ces titres etaient tout personnels, malgre retrange abus qu’on a voulu faire prevaloir en les considérant comme transmissibles et héréditaires. Ce fut dans de semblables idees de courtoisie que fut rendue, en 1817, une ordonnance royale autorisant les flls des Pairs de France seuls k prendre des titres successivement inf£rieurs k celui de leurs pferes. Ainsi, le flls alné du Due de Dalmatie put se qualifier Marquis, de méme que le flls alné du Due de Reggio ; le second flls pouvait se qualifier Comte, le troisi&me Vicomte, le quatrifeme Baron ; mais c’6taient 15, encore des titres tout personnels, quoique ces titres aient 6ié portes depuis héréditairement. Le Roi ferma, dans la suite, la porte qu’il avait ouverte lui-mdme aux abus, par son ordonnance du 10 février-13 aoiit 1824, qui vint r£gler la question des titres. « Art. l ir . — A Tavenir, les titres de Baron, de Vicomte, de Comte, de Marquis et de Due qu’il nous aura plu d’accorder k ceux de nos sujets qui nous en auraient paru dignes, seront personnels, et ne passeront k leurs descendants en ligne directe qu’autant que les titulaires auront 6té autorisSs par nous a constituer en effet le majorat affects au titre dont ils seront revfitus. Ces titres et autorisations seront accordés par ordonnances royales, sur le rapport de notre Garde des Sceaux, et non autrement. »

Ainsi, le gouvernement conservait 16galement la distinction des titres viagers ou a brevet et des titres héréditaires, tandis que maintenant les flls d’un simple Comte k brevet s’intitulent tous Comtes k la fois, dfcs qu’ils sont sortis des bancs du collfege.

CEuvres de NapoWon III, ch. XVIII, Des Nobles.