Page:Potier de Courcy - Nobiliaire et armorial de Bretagne, 1890, tome 3.djvu/319

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306 DE l’OKIGINE DES ARMOIR1ES

En mfime temps que les armoiries et les sceaux h£raldiques se développaient, les noms de famille héréditaires, qui avaient commencé k 6tre adopts dfcs le XI # sifecle, se généralisferent en Bretagne*. Mais Thérédité dans les noms ne fut point encore absolue etde mfime que beaucoup de families changfcrent d’armes sans changer de aom, d’autres substitu&rent k leur nom patronymique des noms de seigneuries en conservant leurs premiferes armes, ou en les modiflant tegferement par l’adjonction d*une brisure ou l’altemation des 6maux a . Ce3 usages n’6taient pas particuliers k notre province, mais conformes k ce qui se pratiquait en France pendant la durée de la féodalité et l’organisation militaire de la Bretagne, dont il nous rested dire quelques mots, dut aussi se modeler sur celle des autres 6tats. Dans la période de onze sifecles pendant lesquels la Bretagne a 6 gouvernéepar des princes souverains, alternativement en guerre avec la France ou TAngleterre, elle nVpasconnuTusage desarmées permanentes. Ses forces militaires consistaient principalement dans sa chevalerie, k laque !le sejoignaient quelques hommes de pied levés dans les paroisses ; mais aprfes chaque campagne, tous rentraient dans leurs foyers jusqu’i une nouvelle convocation ou prochain ban. On appelait Montre, la revue que passaient des commissaires d’un corps darmée ou simplement d’une compagnie composée exclusivement de nobles ou au moins de possesseurs de fiefs, obligés en vertu de cette possession, au service militaire, nommé aussi service d’ost ou du ban et arriere-ban. Ce service ne pouvait jamais durer plus de quarante jours de suite, etce terme expiré chacun 6tait libre de s’en retourner chez soi. Pendant plusieurs sifccles les nobles furent seuls admis k posséder des fiefs ; mais les nombreuses guerres et les expeditions lointaines auxquelles ils prirent part depuis les croisades, les enlraln&rent dans de si grandes dépenses, que plusieurs furent r£duits a les aligner. Ces fiefs furent quelquefois alors acquis par de riches bourgeois ; mais ces acquisitions ne furent tolérées que moyennant le paiement par l’acquéreur, au profit du prince, d’une certaine finance appel<§e droit de franc-fief. Les nobles pouvaient se faire repn^enter k une montre par un autre noble ; les bourgeois fiefltes y 6taient convoques comrae les gentilshommes, mais s’ils ne se pr£sentaient pas oux-mémes, ils recevaient injunction de servir par noble homme. II en 6tait de mfime des gens d’Sglise, des veuves, des mineurs et des inflrmes, enfln de tous les possesseurs de fiefs qui ne pouvaient fournir le service militaire en personne. Voili de quels 616ments se composait la cavalerie ou chevalerie f nominee ensuite gendarmerie. En outre du service personnel, chaque possesseur de fief, en raison de l’importance de son fief, pouvait avoir k entretenir k ses frais un ou plusieurs vassaux qui combattaient les uns a cheval, les autres k pied. On appelait lance fournie, un chevalier ou homme d’armes k harnois blanc, c’est-&-dire armé de pied en cap, avec le nombre de combattants qu’il conduisait k sa suite. Ce nombre variait en raison de la puissance de chaque chevalier, mais la moyenne 6tait de quatre hommes ; ainsi une compagnie de cent lances, devait faire un effectif de « Conferez notre dissertation sur VOrigine des noms de famille. > Remarquons en passant que le XII* siecle deja celebre a plus d’un titre, fut aussi tSmoin d’une re-* Solution dans l’architecture ; nous voulons parler de la substitution graduelle de Tare ogival au pleincintre.