Page:Potier de Courcy - Nobiliaire et armorial de Bretagne, 1890, tome 3.djvu/323

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310 DE i/ ORIGINS DES ARMOIRIES

voyons la charge de grand-maltre du trait et de l’artillerie de Bretagne 6tablie dfes le rfcgne de Jean V et exercée en 1431 par Rolland de Saint-Pou. L’union du duché k la France, consommSe en 1532, n’apportaaucun changemen notable k son organisation militaire. Pour la convocation du ban et arrifere-ban du duch6, Francjois I tf fit en 1540 une ordonnance renouvetee et dtendue par Henri II, ou il est question pour la premiere fois de chevau-ltgers, c’est-k-dive d’hommes armés k la 16gfere et dont le cheval n’Stait pas capara$onn6. Les chevau-16gers organises dans la suite en compagnies, 6taient moins considérés que la gendarmerie, mals cependant beaucoup plus que Tinfanterie de cette époque, dont Brantdme disait : « Qu’il s’y trouvoit k la vérité quelques bons hommes, mais la plupart gensde sac et de corde, mSchants garnements marques de la fleur de lys sur Tépaule, Mlltres’ mal armés, faineants, pilleurs et mangeurs de peuples. » Francois I ar , aprfcs avoir 6té contraint de se servir de ces bandes indisciplines au commencement de son r&gne, fit ensuite des ordonnances trfcs sévferes pour en purger Tarmie. L’ordonnance de 1540 est aussi la premiere qui mentionne des nobles cgmbattant k pied « avec le corps de halecret (demi-cuirasse), le morion casque), et la picque. » Nous voyons toutefois dans une montre de la paroisse de Tréduder, re$ue en 1481, des « mariniers ennobliz comparus d pied ; » mais leur £tat justifle cette exception. Nous ferons observer, d’ailleurs, qa’k partir du r&gne de Charles IX, c’est-&-dire k mesure que l’organisation des armées rSguli&rei se perfectionnait, le systfeme des montres tomba rapidement en désuétude. On peut s’en convaincre par le nombre considerable de difaillants qu’on remarque aux montres de la fin du XVI # si&cle. Un auteur de cette Spoque attribuait k une autre cause encore le discredit ou elles Gtaient tombées ; mais nous U laisserons parler lui-méme, ne voulant rien retrancher de la na’iveté de son langage : « Du temps du grand Roi Francois, aux monstres des arrifere-bans 6toient les gentilshommes d’ancienne race, séparés et k part, qui, pour mourir, n’eussent souffert que les annoblis ou autres ayant permissian acquérir fiefs nobles, qui 6toient en autre bande et regiment, se fussent joints et approchés d’eux au combat, afln et pour confondre lavaillance des uns, avec le bas coeur et inexpérience des autres. Ce qui a fait qu’en ce jour les arrifcre-bans, composes de valets de nobles qui dédaignent, peu excepts, marcher avec ces sentant encore la charrue et boutique, ne valent plus qu’i doublure, comme ne rendant aucun combat ; ce que nousavonsvu arriver de notre tempi*. »

Cependant, on continua k dresser les r61es du ban et arri&re-ban pour servir en cas de nécessité ; et dans ces rdles etaient inscrits par compagnies de cavaliers ou mousquetaires, formaht neuf regiments avec un colonel pour chacun des neufs 6véchés de Bretagne, tous les gentilshommes qui ne faisaient pas partie de Tarmée régulifere. des capitaineries garde-cdtes cr66es dfes le rfcgne de Louis XIII, et des cours du parlement et des comptes. Ces cavaliers rempla ?aient les anciens hommes d’armes

  • Con tea et discours d’Eutrapel, par Noel du Fail, sr de la He’rissaye, conseiller au parlement de

Bretagne en 1571.


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