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LE « MEMBRE »

— Ah ! demanda M. Sharp, et ce comité ?…

— Généralement, c’est le Comité des Bills Privés. C’est presque toujours lui qui sonnera le glas sur les débris d’une cher projet de loi ; mais souvent aussi, c’est lui qui décidera, de façon inéluctable, que le « cher projet » deviendra loi, quoi qu’en disent la Chambre, le Conseil et le pays.

— Alors, questionna M. Sharp, à la rigueur, il suffirait de « faire des affaires » avec ce comité pour…

— Précisément !

— Et ils sont nombreux dans ce comité ?

— Une quarantaine.

— Une majorité et… une minorité, naturellement ?

— Oui, et… un président.

— Influent ?… le président ?

— On suit généralement son opinion.

— Mais diable ! si je vous comprends bien, M. White, toute cette complication, comme vous appelez cela, est de la plus charmante simplicité. En d’autres termes, pour remonter, non pas de fil en aiguille, mais d’aiguille en fil, il suffirait, pour passer un projet de loi dans cette diable de Législature, disons « notre projet de loi », puisque nous n’avons plus entre nous de secrets, il suffirait, dis-je, non plus de faire « des affaires » avec le Conseil, ni avec la Chambre, ni même avec le Comité, mais seulement avec le président de ce dernier… Est-ce cela ?…

— Parfaitement !

— Et ce président, vous le connaissez ?

— De nom seulement. Je connaissais bien l’ancien ; il est aujourd’hui Conseiller. Quant à celui qui va