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le tour du saguenay

son embouchure, au fond d’une grande baie, s’élevait naguère un moulin appartenant aux MM. Price et tout un village qui l’entourait. En 1897, le feu ravagea cet établissement et, depuis, la chapelle abandonnée et les trois maisons les plus éloignées du centre sont, avec les restes d’un vieux quai, les seuls vestiges de ce que fut autrefois un petit village florissant. C’est dans les environs de l’Anse-Saint-Étienne que se capturent les plus grosses truites du Saguenay.

Continuons notre route.

À vingt-quatre milles de Tadoussac, sur la rive sud-ouest se trouve l’Anse-Saint-Jean, petite paroisse agricole et joli village situé à l’embouchure de la rivière du même nom. C’est un hâvre sûr, même pour les navires de gros tonnage. Un peu avant, nous passons l’estuaire de la Rivière Sainte-Marguerite, célèbre par ses saumons. Les plus éminents personnages de l’empire, y compris feu le roi Édouard VII alors qu’il était le Prince de Galles, y ont fait des pêches quasi miraculeuses. Cette rivière, à peu de distance de son embouchure, se divise en deux branches, l’une courant au nord-ouest, l’autre au sud-est. Le saumon monte dans les deux branches sur un parcours de plus de soixante milles. On a pris là souvent des pièces de trente-cinq livres. On a compté plus de cent saumons en traversant un seul étang. Outre le saumon, on peut pêcher, à la rivière Sainte-Marguerite, le touladi, le brochet, l’alose, le poisson blanc, la truite et la carpe ; c’est le paradis des poissons… et des pêcheurs.

Nous coupons ensuite la ligne d’ombre que projettent, à travers le Saguenay, les immenses et légendaires