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le tour du saguenay

villages de quatre ou cinq maisons, nous arrivons à Chambord. C’est ici, qu’en venant de Québec, par le chemin de fer, nous apercevons pour la première fois le lac, à travers une éclaircie de taillis que l’on traverse pendant près d’une heure. Le sifflet de la locomotive vient-il de nous annoncer Chambord que nous apercevons, d’un seul coup d’œil, toute la nappe bleue du lac. Au bord de cette nappe bleue s’étend une grande île toute cultivée. Et le lac apparaît comme une rivière qui ceinturerait l’île. C’est le vestibule du Lac-Saint-Jean en arrivant de Québec. Joli vestibule, en vérité.

De Chambord à Roberval — trois lieues — en allant vers le nord, il y a un petit chemin de fer qui conduit à la capitale du Lac-Saint-Jean — Roberval. On voit, en passant Val-Jalbert où sont établies de puissantes usines à pulpe qu’actionnent les forces hydrauliques de la rivière Ouiatchouan.

On ne peut connaître le Lac-Saint-Jean sans en faire complètement le tour : le chemin de fer ne nous en fait voir qu’un côté, celui des vieilles paroisses. Que de paroisses que nous ne voyons pas à partir de Roberval : Saint-Prime, Saint-Félicien, Saint-Méthot ou Ticouavé, Normandin, Sainte-Lucie d’Albanel, Mistassini, Saint-Amédée-de-Péribonca, Saint-Édouard-de-Péribonca, Notre-Dame-de-la-Doré, Honfleur, Saint-Henri-de-Taillon ou La Pipe, Saint-Cœur-de-Marie ou Mistouk, L’Ascension, Saint-Joseph-d’Alma. Depuis 1918, le chemin de fer se rend maintenant jusqu’à Saint-Félicien.

Non loin de Roberval se trouve la Pointe-Bleue où les derniers survivants de la valeureuse tribu des Montagnais, enveloppés dans le manteau de leur gloire