Page:Potvin - Le tour du Saguenay, historique, légendaire et descriptif, 1920.djvu/17

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s’en trouvent pas trop mal, puisqu’il y en a qui recommencent chaque année.

Mais, en réalité, qu’ont-ils appris et que savent-ils de plus qu’ils ne savaient, au retour d’un Tour du Saguenay ?

Ils ont bien aperçu, notamment de Québec à Chicoutimi — et retour — les courbes gracieuses de montagnes lointaines, les aspects farouches de caps qui semblent tout proches mais qui sont très loin, des fantômes de villages à demi-cachés au creux de vallées profondes ou perdues au sommet de collines abruptes ou mollement arrondies, avec un clocher qui pointe à l’horizon ; des anses coquettes au fond desquelles il leur semblerait bon vivre quelques jours : des îles à demi perdues dans le brouillard du fleuve. Mais c’est tout.

Ils ne savent pas que telle montagne est l’objet d’une légende merveilleuse ; que telle anse fut la scène d’un exploit héroïque des premiers habitants de ce pays ; ils ignorent que telle pointe peut être regardée comme le premier coin de terre d’Amérique où fut signé un traité de paix, que tel petit village a été le théâtre de la première exécution capitale en Amérique, et qu’un autre vieux village, aperçu à travers le brouillard, a vu se dérouler dans ses recoins farouches des scènes guerrières atroces que peuvent rappeler celles qui ont si douloureusement illustré la grande guerre de 1914-1918.

C’est tout cela que l’auteur du Tour du Saguenay, historique, légendaire et descriptif a voulu faire connaître, bien imparfaitement, il est vrai, mais avec sincérité, n’ayant pour objet que de faire connaître, étudier et aimer l’un des coins, non seulement de notre province, mais de tout le Canada, les plus pittoresques, les plus