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le tour du saguenay


De celui que j’adore,
Quand se lèvent du jour et la gloire et l’encens,
Et que, le soir tombé, mes suprêmes accents
Montent bénir encore.

De l’Éternel voilà le trône glorieux !
Oui, ces rochers géants dont le granit s’élance
Plus haut que n’atteint l’œil vers le dôme des cieux,
Ces poèmes de pierre où des peuples nombreux,
Ont pu lire le nom qui donne l’espérance,
Sont signés de sa gloire et pleins de sa présence !

Ô sommets inviolés, où l’éclair a son nid,
Où j’ai vu tant de fois la fureur des orages
Briser les bataillons de ses fauves nuages,
Ô sommets qui montez vers l’espace infini
Sur les gradins taillés pour un pas formidable,
Rivages de mon fleuve, ô granit immuable,
Vous êtes l’escabeau de son pied souverain !
Sous ces rochers, Seigneur, j’adore un bras divin,
Dressant l’inaccessible et creusant l’insondable !

C’est là qu’à profusion tu verses ta bonté.
Tu parles à chaque être en son propre langage :
Par la foudre à l’orage,
Par la brise à l’été ;
Mais à mon âme passagère
De ce trône sévère
Tu parles de l’éternité.