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le tour du saguenay

Martin, se voyaient frustrées de sommeil, dès l’aube, par le vacarme infernal des chapons seigneuriaux qui arrivaient vifs et en plumes, au nombre de trois cents trente-deux, d’une seule seigneurie.

On lit dans l’Histoire des Ursulines :

« Les Ursulines de Québec avaient été créées seigneuresses, vendant et recevant « foi et hommage, avec haute, moyenne et basse justice ». En 1647, elles prenaient possession de la seigneurie de Sainte-Croix ; en 1744, la communauté faisait l’acquisition de la baronnie de Portneuf, située en face de la seigneurie de Sainte-Croix, sur la rive nord du Saint-Laurent. Cette seigneurie, en 1651, avait été la propriété de M. René Robineau de Portneuf, en faveur duquel elle fut érigée en baronnie par Louis XIV, en reconnaissance des services que cet ancien officier du régiment de Turenne avait rendus à la Couronne. » « En 1789, la redevance annuelle de Portneuf était de 447 livres, trois cents trente-deux « chapons vifs en plumes », soixante-treize journées et demie de corvée et le onzième de tous les poissons, le tout rendu au monastère à la Saint Martin. »

…Il y a déjà assez longtemps que l’on ne voit plus arriver à la porte du monastère, à la Saint Martin, la troupe des chapons vifs en plumes, pattes et ailes liées mais gosier libre.

Les Réserves du Clergé anglican ont disparu à jamais sous un vote hostile des Chambres, en 1854, au moment où un seigneur, l’hon. H.-T. Drummond, étranglait l’ogre seigneurial.