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le tour du saguenay

Il faut avouer que c’est un endroit idéal pour une conférence de la paix. Les hommes, ici, n’éprouvent pas le moins du monde l’envie de s’entretuer. Quand Champlain et ses compagnons arrivèrent sur la Pointe, les Indiens étaient en train de faire tabagie. Ils fêtaient une récente victoire remportée sur les Iroquois et, comme preuve, ils exhibèrent aux yeux des Français plus de cent crânes sanglants qu’ils avaient remportés de leur expédition à l’entrée de la Rivière-des-Iroquois.

Champlain et Pontgravé avaient ramené avec eux deux indiens qui avaient suivi Pontgravé en France, lors d’un récent voyage. Ils furent les interprètes entre les Français et les sauvages. Adanabijou, le chef de ces derniers, reçut très aimablement les voyageurs et il les fit asseoir à côté de lui. L’un des sauvages rapatriés prononça alors un grand discours. Il raconta toutes les merveilles qu’il avait vues en France et les bons traitements dont il avait été l’objet. Adanabijou fit ensuite distribuer du petun et, quand tout le monde eut fumé dans le calumet de la paix, le chef fit à son tour une longue harangue dans laquelle il se félicitait d’avoir su conquérir l’amitié du Français. Puis, le festin se continua : on mangea, on chanta et l’on dansa jusques près du matin…

Au moment où vient de se signer le solennel traité de paix de 1919. il est intéressant de rappeler cet humble traité de paix de 1613 signé sur une pointe du Saguenay.

Pendant l’été, la Pointe-aux-Alouettes est habitée. En effet, vers 1908, les prêtres du Séminaire de Chicoutimi ont établi là leur maison de campagne, c’est le Petit-Cap de cette institution. Il y a là la maison de