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Peter McLeod

tre à sa défense et que les travaux de la chapelle commencèrent le lendemain, comme si de rien n’était. Alors, Jean Deschênes était venu le voir pour lui demander s’il devait aller étouffer le Père…

« Non, laisse-le faire. Jean », s’était-il contenté de dire…

D’autres souvenirs, alors, grignotaient sa mémoire et, en les écoutant, il oubliait les douleurs qui lui rongeait les entrailles.

Le Père Honorât !… Comme il était bon, doux, miséricordieux ! Et c’était à cause de cela qu’il ne s’accordait guère avec lui, le boss, violent, brutal, et qui voulait avoir droit de jambage sur tout le hameau… En ces moments de détresse morale et de souffrance physique, Peter McLeod songe à l’Oblat avec une sorte de tendresse émue !

Et pourtant, quelle autre tempête le bon Père avait soulevée en lui le jour où, à cause de lui, Peter McLeod, il avait demandé à un autre missionnaire de son ordre, le Père Flavien Durocher, de venir le remplacer au Saguenay. Le Père Durocher avait dit qu’il espérait faire quelque chose avec Peter McLeod :

« Si vous convertissez Peter McLeod », avait riposté le Père Honorât « vous serez capable de convertir le diable ».

Peter McLeod apprit ce propos qui, prétendait-il, nuisait à sa réputation. Aussi, lors d’un voyage qu’il fit peu après à Québec, il alla tout de go se plaindre à Mgr Turgeon…

« Lequel des deux aura raison ? » demanda simple-