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Page:Potvin - Sous le signe du quartz, 1940.djvu/132

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soudain, dans de belles châsses boisées, lançaient des lueurs de métal…

Mais voici l’année 1911. L’Abitibi entrait soudain dans la civilisation non seulement par la voie fluviale de l’Outaouais et des grands lacs qui sont des élargissements de la rivière, mais grâce à la construction d’une voie ferrée qui partait du Transcontinental à Cochrane, dans l’est, et s’en allait jusqu’à la jonction de la rivière Bellefeuille entre, aujourd’hui, Authier et Taschereau, soit une pénétration de cent vingt milles au cœur de cette partie du territoire québécois.

Lorsque notre grand Laurier, appuyé par le Parlement canadien, fit construire cette gigantesque voie transcontinentale, il dut avoir les yeux plongés dans l’avenir. Ce nouveau chemin de fer, serpentant en pleine solitude, des centaines de milles au nord des avant-postes de la civilisation, devait non seulement faciliter les échanges commerciaux entre l’est et l’ouest du Canada, diriger vers les ports de l’est les grains des prairies de l’ouest, faciliter l’essor industriel du Canada français, mais aussi développer les territoires sauvages qui s’étendaient en bordure de cette immesurable bande d’acier qui fut la route définitive des pionniers du Nord-Ouest québécois. Par l’étroite avenue qu’elle ouvrit à travers la forêt nordique s’acheminèrent les colons, les bûcherons, les prospecteurs, armée si-