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Page:Potvin - Sous le signe du quartz, 1940.djvu/167

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pins, des constructions élèvent en des complications sans fin, leurs inquiétantes carcasses de bois, d’acier et de béton qui, comme de grands vaisseaux, abritent une autre ville humaine et mécanique : élévateurs, broyeurs et laveurs de minerais, tamis fonctionnant déjà à plein rendement ; les hommes allant et venant autour des machines, les contrôlant avec des gestes précis et rares. Ils travaillent avec acharnement car ils aiment la mine, la terre et le roc retournés que livrent leurs entrailles de métal. Ils ne savent rien de plus beau que la fumée qui sort des cheminées de leurs usines ; ou que la neige, en hiver, foulée et répandue en un glacis jaunâtre qui fait trottoir autour des broyeurs… Ils aiment leurs chantiers ruisselant de ciment frais, les sémaphores, les grues, les vannes, les wagonnets, les convois, tous accessoires ibséniens d’une poésie à l’odeur forte et où tous ces enfants de l’industrie envahissante dégagent des preuves de courage et de puissance qui font couler de robustes courants de satisfaction dans leur âme, la besogne accomplie…

Puissent ces frères farouches ne jamais écouter ces ambitieux venus de la patrie des vents contraires, qui veulent les détourner de la grande voie des hommes pour les égarer dans les sentiers des rêves égalitaires…

Tout le terrain ambiant est gonflé de boursouflures et de raboteuses collinettes ; boule-