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Page:Potvin - Sous le signe du quartz, 1940.djvu/170

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l’imagination aurait pu soumettre à une série d’inondations, de cyclones, de tremblements de terre ; quelque chose qui ferait le bonheur d’un metteur en scène germanique en quête d’un cadre où pouvoir filmer la fin du monde ; topographie lunaire, cauchemardesque ; paysage fantastique !…

D’autres ont surgi de la plaine paisible, dans un pays qui n’était que verdure, nappes d’eau, forêts et silence, et les premiers mineurs qui y arrivèrent, s’ils n’avaient pas été possédés par tout leur être de la trépidante fièvre jaune, auraient pu avec délice comme boire la première gorgée d’une coupe que Dieu avait remplie le jour de la création… Alors que leurs camps présentent le spectacle d’un retour à la nature où toutes les distinctions sociales, les simagrées du monde civilisé sont abolies, où les hommes, issus des milieux les plus divers, recommenceraient dans le calme de la nature primitive, l’évolution de la société humaine… Ils vivent, d’abord, sous des tentes de toile, puis dans des baraques de grumes ; puis, tentes et shacks se transforment en des maisons de planches de bois…

Il en est enfin qui se sont élevés au sein de grands « brûlés », tristes à faire pleurer, où l’humus qui recouvre le sol fait deviner les grands pins qui dressaient là leurs fûts ainsi que des colonnes de cathédrales modernes et