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Page:Potvin - Sous le signe du quartz, 1940.djvu/207

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décourageait pas. À la suite d’harassantes randonnées dans le « Wild » ontarien, parfois il s’en allait se reposer un brin dans sa ville, New-Liskeard, Puis il repartait. Mais il ne cessait toujours pas d’être pauvre !…

À New-Liskeard, encore qu’il fut à la veille de doubler le cap de la cinquantaine, il entretenait encore un pur amour de jeunesse. Elle l’aimait ; il l’aimait. Il voulut l’épouser. Elle refusa une fois, deux fois. Il insista. Un jour, elle lui dit :

« Je vous épouserai quand vous aurez découvert une mine dont on parlera et qui nous fera riches… »

Un an plus tard, le pic d’Edmund Horne frappait le rocher de Noranda. Le mariage eut lieu une couple d’années plus tard. Les nouveaux époux décidèrent d’aller faire leur voyage de noces à « leur mine » dont, entre temps, un puissant syndicat avait commencé l’exploitation. Ils s’y rendirent par les rivières Ottawa et Kinojévis et descendirent de leur canot au « Landing » de Rouyn, de boueuse mémoire. Un endroit sinistre dans le temps, sorte de marécage pas le moins du monde engageant pour les voyageurs, M. et Mme Horne y furent reçus par MM. Augustin Chénier[1] et Maurice Dallaire qui tenaient là une boutique où ils ven-

  1. M. Augustin Chenier est, aujourd’hui, régistrateur à Ville-Marie. C’est lui qui nous a raconté ce trait.