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Page:Potvin - Sous le signe du quartz, 1940.djvu/226

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Le prospecteur, nous apercevant soudain, se leva. Sans probablement nous reconnaître, plaçant ses mains en cornet sur sa bouche, il cria : « Bonjour !… Bienvenue !… »

C’est une parcelle de vie sur celui qui seul veille dans la forêt quand arrivent des visiteurs. Le fond de notre chaloupe glissa sur le sable.

« Bonjour, bonjour !… » cria de nouveau Auguste Renault qui vint à notre rencontre, nous aidant à mettre notre embarcation en sûreté…

Je voyageais, cette fin d’été-là, au Témiscamingue. Une après-midi que j’arpentais une rue de la banlieue de Rouyn, je me heurtai sur un individu, apparemment distrait, qui marchait en sens contraire. Je levai les yeux et allais lui faire des excuses quand je reconnus… On ne peut pas deviner qui…

Le père Lasnier en personne ; notre « savant », cette bonne vieille connaissance que nous avons rencontrée, un été, dans les solitudes de la région de Chibougamo où il faisait partie d’un groupe de géologues qui faisaient là des études pour le compte du gouvernement de la province. Joies de la rencontre ; étonnement ; poignées de mains :

« Et qu’est-ce que vous devenez, M. Lasnier ?…

— J’arpente la terre ; je parcours le monde ; je mesure le globe… à la recherche de l’« espa-