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Page:Potvin - Sous le signe du quartz, 1940.djvu/38

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gré des courants. On débarqua finalement bien en aval de l’endroit où devait se trouver la mine. Avant de parvenir au rocher indiqué par les sauvages, ils durent marcher sur une longue distance, dans un paysage d’une tristesse sans nom. Des collines couvertes d’un maigre taillis parsemé de blocs erratiques, donnant à la terre un ton gris, monotone ; des crans à pentes abruptes d’une teinte ardoisée ; de lourds fragments rocheux, s’enracinant aux flancs des hauteurs, polis par les neiges et luisants, laissant des mousses ronger leurs solides bases ; ici et là, des groupes isolés de sapins aux longues racines quêteuses de terre. Dans de petites clairières, des touffes d’arbrisseaux frissonnaient sur leurs frêles tiges. On marchait, on marchait mais en contournant toutes sortes de difficultés propres à un terrain aussi accidenté…

« C’est ici, c’est ici, M. le commandant ! » cria tout à coup Coignac… « Voici le rocher que m’ont décrit les sauvages… Vive Dieu ! »…

Le chevalier Pierre de Troyes écrira plus tard dans son journal :

« Cette mine est située à l’est et ouest sur le bord du lac ouest un rocher en demy cercle qui a cinquante pieds sur le bord de l’eau, dix pieds de hauteur du niveau de l’eau, et cent pieds de profondeur, n’y aiant point de terre dessus, se perdant soubs une montagne couverte de rochers… »