Page:Pouchkine - Eugène Onéguine, trad. Paul Béesau, 1868.djvu/221

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» Mais maintenant mon sort est fixé pour jamais. Peut-être ai-je été imprudente ! Mais ma mère me conjurait avec larmes, et tout était indifférent à la pauvre Tatiana ! Enfin je suis mariée ! Partez, je vous en conjure ! Je m’adresse à votre fierté et à votre honneur : je vous aime (pourquoi le cacher ?) Mais j’appartiens à un autre : je lui serai fidèle, jusqu’à la mort ! »


À ces mots elle sortit. Eugène resta comme frappé de la foudre. Mille sentiments divers bouleversaient son cœur… Soudain un bruit d’éperons se fit entendre et le prince parut. À ce moment critique, cher lecteur, nous quitterons Onéguine, pour longtemps… pour toujours ! Voilà de longs jours que nous voyageons avec lui : félicitons-nous mutuellement d’avoir atteint le port. Hourra ! J’aurais bien dû, n’est-ce pas, finir depuis longtemps ?…


Mais, qui que tu sois, cher lecteur, ami ou ennemi, je veux que nous nous séparions en bons camarades, je veux te dire un cordial adieu. Je ne sais si tu as trouvé dans ce livre ce que tu y cherchais, délassement à tes travaux, saillies mor-