Page:Pouchkine - Eugène Onéguine, trad. Paul Béesau, 1868.djvu/70

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pour la première fois. Mais bientôt il fallut dire adieu aux plaisirs de l’âge de l’innocence. Le temps vint et le jeune homme ne rechercha plus que l’épaisseur des forêts, le silence de la solitude, la nuit, les étoiles, et cette pâle lampe du ciel qui éclaira tant de fois nos promenades nocturnes et fut témoin des larmes qui allégeaient nos secrètes douleurs. Hélas ! aujourd’hui cet astre brillant n’est plus pour nous qu’une blafarde lanterne !


Toujours modeste et soumise, toujours gaie comme le matin, candide comme la vie du poète, charmante comme un baiser d’amour, avec ses yeux bleus, ses boucles soyeuses, son sourire d’ange, ses mouvements gracieux, sa taille légère, Olga était… Mais, prenez le premier roman venu vous y trouverez son portrait : il est parfait. Autrefois je l’admirais aussi, mais il a fini par m’ennuyer à l’excès.

Permettez-moi, lecteur, de vous parler de sa sœur aînée.


Elle se nommait Tatiana. C’est pour la première fois que j’ose écrire ce nom sur la page délicate d’un roman. Il est agréable et sonore, mais il n’est