Page:Poulverel - De l’air au point de vue hygiénique et thérapeuthique.djvu/23

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produit trop subitement ou s’il dépasse certaines limites, il peut survenir des accidents graves : le plongeur qui, sous sa cloche, descend avec trop de rapidité à une grande profondeur sous les eaux, ressent des douleurs d’oreilles qui cessent presque aussitôt qu’il suspend son mouvement vers le fond. Ces douleurs proviennent de ce que les gaz que renferme le tympan et qui n’ont que la densité de l’atmosphère dans laquelle était le plongeur avant d’entrer sous sa cloche, ne peuvent pas faire équilibre à la pression de l’air de la cloche, dont l’élasticité est augmentée du poids de la couche d’eau traversée ; alors le fluide qui remplit le conduit auditif externe presse sur la membrane du tympan qui, ne trouvant pas une résistance égale en dedans, éprouve des tiraillements douloureux. Le plongeur évite ces souffrances en descendant lentement ou en s’arrêtant tous les deux ou trois mètres : les fluides du corps ont le temps de se mettre insensiblement en rapport avec l’air de plus en plus condensé au dedans de la cloche par la pression toujours en rapport avec la couche d’eau traversée.

L’atmosphère n’exerce pas constamment des effets hygiéniques en rapport, avec sa pesanteur. L’air des montagnes, quoique léger, produit sur les animaux, en raison de sa fraîcheur et de sa pureté, le même effet que l’air plus concentré des plaines : il contient à volume égal autant d’oxygène et se trouve tout aussi favorable à la santé ; tandis que, dans les lieux bas, l’influence d’une température élevée, l’altération qui s’observe toujours dans ces localités où l’air est chargé de vapeurs et de corpuscules, tendent à annuler les bons effets de l’augmentation de densité.