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scène ont bien le droit d’être rendus publics, et s’il n’appartient pas à ceux qui ont la garde du dépôt sacré de la race et du pays, de défendre à ces auteurs ou artistes la voie publique, pour y étaler complaisamment leurs « beautés géniales », qui ne sont pour les honnêtes gens que de honteuses lubricités.

Quand un acte devient public ou quand il sort du domaine privé, il prend immédiatement pour tout le monde, une importance capitale, qui entraîne la responsabilité plus ou moins totale de son auteur. Si celui-ci veut jouir du privilège de la publicité, il doit aussi en porter les conséquences, et si la loi intervient pour lui interdire telle forme qui peut très bien lui paraître préférable, il a le devoir de s’arrêter et de rentrer dans le domaine privé. C’est pour cette raison que les oiseaux de nuit regagnent les profondeurs de l’obscurité dès que le soleil s’élève à l’horizon. Mais si l’auteur d’une œuvre veut absolument exiger pour elle le domaine public, il doit lui conférer le caractère que toute œuvre publique doit revêtir dans une société civilisée.

M. F. Buisson, député, disait très bien[1] :

  1. Conférence faite à la Sorbonne le 4 février 1906, Op. cit.