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sir, tout ce que vous voudrez, mais ne prétendez pas au droit de faire, malgré nous, sur la couverture de ce livre, l’étalage public de l’obscénité. Ne prétendez pas, dans un pays civilisé, accorder la protection de la loi à la pornographie et la refuser à la décence publique. »

Nous ne pouvons qu’applaudir à ces éloquentes protestations de M. F. Buisson, et bien que, comme lui, nous ne soyons pas partisan de l’interdiction légale de la production d’obscénités, nous croyons, cependant, que la vente, même non publique, même clandestine, même à des adultes seulement, d’écrits ou de dessins « passionnels, sensationnels » — et nous savons ce que ces documents représentent — sera toujours dangereuse.

Les amateurs, aussi bien que les producteurs de pornographie, sont toujours des êtres dangereux. Un cerveau saturé d’obscénités, de visions lubriques, sexuelles, érotiques, tend à transformer en actes les excitations de ses sens. L’alcoolique veut de l’alcool, non pas pour apaiser sa soif, mais son désir, car, lorsqu’il en est déjà repu, il en veut encore. Tous ces efforts tendent à en avoir le plus possible. Le producteur d’obscénités, artiste ou littérateur, sera un être dont tous les actes tendront aux jouissan-