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spécifiques que nous avons décrits ? Rencontre-t-on, publiquement, des œuvres littéraires ou artistiques qui répondent aux définitions que nous avons posées et qui puissent supporter la comparaison et mériter, sans exagération, l’accusation d’obscénité que nous croyons pouvoir leur attribuer ? En d’autres termes, y a-t-il de la pornographie française manifestement publique, qui puisse se voir et se toucher ?

La lutte incessante de M. Bérenger depuis plus de vingt ans, celles plus lointaines encore de MM. T. Fallot et Ed. de Pressensé ; les lois de 1882 et de 1898, les pétitions de la Ligue française de la Moralité publique présentées au Président du Conseil en 1903, ainsi que les protestations répétées de la conscience française, nous dispensent de répondre affirmativement. Nous tenons quand même à joindre notre accusation à celle de nos prédécesseurs. Voilà vingt ans exactement que je connais l’obscénité sous sa forme contemporaine qui est la pornographie. Et depuis vingt ans, j’ai suivi son évolution, et surtout son développement, avec une douloureuse inquiétude. Pendant les dix dernières années et plus particulièrement encore pendant les sept premiers mois de l’année 1907, je suis allé jusqu’au bord de