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C’est aux tribunaux correctionnels que nous devons laisser le soin de déclarer obscène ou contraire aux bonnes mœurs ce qui se manifeste publiquement sous forme de pornographie. Il est peut-être regrettable qu’il en soit ainsi, mais pour le moment nous n’y pouvons rien. Bien des pères de familles sont plus au clair sur ce qui est pornographique ou non, que tel jeune procureur de la République. Et cependant, la loi confère à celui-ci l’initiative de mettre en mouvement le jeu des lois.

Ce sera donc aux décisions rendues par les tribunaux que nous ferons appel pour déterminer ce qui tombe sous le coup de la loi comme obscène ou contraire aux bonnes mœurs.

Les jugements nombreux rendus par les tribunaux correctionnels et confirmés par des arrêts de Cour d’appel sur des types connus permettent de constater l’étiage auquel certaines des productions littéraires et artistiques sont arrivées. Les annonces, textes, gravures, dessins, légendes, etc., poursuivis et condamnés, permettent de dire où la pornographie commence. Ce n’est pas nous qui l’avons déterminé : ce sont les magistrats, et chacun sait que ceux-ci ne sont pas très sévères pour ces sortes de délits.