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Ceci me rappelle un Procureur fort monté contre les pornographes — ce qui est relativement peu commun — à qui un camelot offrit une boîte de ces fameuses cartes transparentes. Ce procureur, qui est en même temps père de famille, ne voulut pourtant pas faire arrêter, pour lui-même, ce marchand de cartes. Il avisa un agent de la sûreté et lui recommanda de filer l’individu et de l’arrêter dès qu’il le verrait offrir sa pacotille. Cela ne tarda pas.

Bien entendu, procès-verbal fut dressé et l’affaire vint devant le Tribunal correctionnel. Entre temps le substitut, homme d’esprit et de bon sens, fit remarquer à son chef que ces images n’avaient rien d’obscène, ni de contraire aux bonnes mœurs, et que l’on pouvait en voir dans tous les musées de beaucoup plus nues et surtout de mieux faites. Devant les juges la cause fut faiblement appuyée par le Ministère public et le tribunal acquitta. Le procureur ne se tint pas pour battu et fit appel. Ici il fallait jouer gros jeu. L’avocat général abandonna le procureur, mais la Cour le repêcha et condamna ce que le tribunal de première instance avait acquitté, mais avec des considérants tels que le procureur se promit de ne plus recommencer.

La seconde catégorie de ces cartes à jouer