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IX
DÉDICACE


vée. On devine de quelle angoisse Jéhovah est ici saisi à la vue de cette cathédrale qui proclame sa gloire, mais qui fourmille déjà de tous les péchés, de toutes les erreurs de sa créature. L’autre figure le représente avec son âme derrière lui, sous les traits d’un jeune homme nu.

Tel m’apparaît l’artiste lui-même, penché avec inquiétude sur le monde qu’il a créé et qui, à peine échappé de sa pensée, se déforme aussitôt, se gâte, vieillit, tandis qu’il écoute encore l’ange immobile à son côté et qui ne cesse de lui rappeler la perfection qu’il rêva. C’est pourquoi je ne placerai, au seuil de mon livre, que cette double image de sa misère et de sa foi.

G. de P.
Montana, 25 août 1932.