Page:Poussin - Collection de lettres, 1824.djvu/384

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Parlant, dans la même lettre, de son tableau de la Manne, auquel il travailîoit alors, il dit :

« J’ai trouvé une certaine distribution pour le tableau de M. de Chantelou, et certaines attitudes naturelles, qui font voir dans le peuple Juif la misère et la faim où il étoit réduit, et aussi la joie et l’allégresse où il se trouve, l’admiration dont il est touché, le respect et la révérence qu’il a pour son législateur ; avec un mélange de femmes, d’enfants et d’hommes d’âges et de tempéraments différents, choses qui, comme je le crois, ne déplairont pas à ceux qui les sauront bien lire ».

Tome II, pages 356 et 357.

En septembre 1649, Poussin écrit au même J. Stella, au sujet d’un tableau représentant Moïse frappant le rocher, qu’il avoit fait pour lui :

« Qu’il a été bien aise d’apprendre qu’il en étoit content, et aussi d’avoir su ce qu’on en disoit. » Et comme on avoit trouvé à redire sur la profondeur du lit où l’eau coule, il ajoute : « qu’on ne doit pas s’arrêter à cette difficulté. Qu’il est bien aise qu’on sache qu’il ne travaille pas au hasard, et qu’il est en quelque manière assez bien instruit de ce qui est permis à un peintre dans les choses qu’il veut représenter, lesquelles se peuvent prendre et considérer comme elles ont été, comme elles sont encore, ou comme