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VALE


La grande amour que vous m’aviez donnée
Le vent des jours a rompu ses rayons —
Où fut la flamme, où fut la destinée
Où nous étions, où par la main serrée
 Nous nous tenions

Notre soleil, dont l’ardeur fut pensée
L’orbe pour nous de l’être sans second
Le second ciel d’une âme divisée
Le double exil où le double se fond

Son lieu pour vous apparaît cendre et crainte,
Vos yeux vers lui ne l’ont pas reconnu
L’astre enchanté qui portait hors d’atteinte
L’extrême instant de votre seule étreinte
 Vers l’inconnu

Mais le futur dont vous attendez vivre
Est moins présent que le bien disparu.
Toute vendange à la fin qui vous livre
Vous la boirez sans pouvoir être qu’ivre
 De vin perdu.