Page:Prevost - Dictionnaire portatif, 1750, TU.djvu/11

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
AB AB 3

ABBAISSER, v. Terme de Fauconnerie & de Jardinage. Dans le premier sens, on dit abbaisser l’oiseau, pour signifier le faire jeûner ou retrancher quelque chose de sa nourriture lorsqu’il devient trop gras. Dans le sens du Jardinage, abbaisser une branche signifie la couper proche du tronc.

ABBAISSE, adj . Terme de Blazon. On dit Vol abbaissé lorsque la pointe des aîles d’une aigle ou de tout autre oiseau descend vers la pointe de l’écu, au lieu qu’elle doit tendre naturellement vers le chef ou les angles. On se sert du même terme lorsque les aîles sont pliées. Pal abbaissé, Chevron abbaissé, Bande abbaissée, se disent aussi lorsque la pointe finit au centre ou au-dessous de sa situation naturelle.

ABBAISSEUR, adj. Terme de Médecine. On appelle Abbaisseur le second muscle des yeux qui les fait mouvoir en bas.

ABBATE’E, s. f. Terme de Marine, qui signifie le mouvement d’un vaisseau en pane, lorsqu’il va de lui-même jusqu’à un certain point avant que de revenir au vent.

ABBATIS, s. m. Mot formé d’abbatre. Outre sa signification ordinaire, ce mot signifie, en terme de chasse, les sentiers que font les jeunes loups en traversant souvent l’herbe pour aller aux lieux où ils trouvent leur nourriture. On appelle aussi Abbatis les issues & petits membres des animaux qu’on tue pour les manger. Un abbatis d’agneau. Un abbatis d’oie ou de poulet-d’inde. On dit encore d’un chasseur, qu’il a fait un grand abbatis de gibier, pour dire qu’il a fait une chasse abondante.

ABBATRE, v. ad. Ce mot a plusieurs significations différentes. En terme de Marine, abbatre signifie dériver, ou se trouver écarté de sa route par la force des courans ou par celle du vent. On dit, dans ce sens, le vaisseau abbat. On emploie la même expression pour signifier qu’il arrive au vent, après que l’ancre a quitté le fond. Les pilotes abbatent un vaisseau d’un quart de rumb, lorsqu’ils veulent changer de course ; c’est à-dire, qu’ils se gouvernent sous un nouveau rumb.


Enfin, abbattre un vaisseau, c’est le mettre sur le côté pour le radouber.

Abbattre un cheval. C’est le couper. Abbattre un cochon, c’est le languyer ou le saigner. Abbattre le cuir d’un animal, c’est l’écorcher.

ABBATURES, s. f. Terme de Vénerie, qui signifie les désordres ou les foulures qu’un cerf laisse dans les brossailles après y avoir passé. Les abbatures d’un cerf.

ABBE’, s. m. Chef ou Supérieur d’une Abbaie d’hommes. Dans les premiers tems de l’Ordre monastique, les Abbés étoient des laïques, fournis à l’Evêque ou aux Pasteurs ordinaires. Les Monasteres étant bâtis dans des lieux déserts, & souvent fort écartés, avoient un Prêtre séculier pour l’administration des sacremens. Mais par degrés on leur accorda des Prêtres de leur propre corps, qui étoient ordinairement les Abbés. Ensuite quelques-uns firent tant de progrès dans les sciences, qu’ayant rendu de grands services à l’Eglise contre les hérésies naissantes, ils furent invités à s’établir près des Villes ou dans l’intérieur des murs, sous prétexte d’avoir plus de facilité à les consulter. On leur donna des biens, des titres, & jufques aux ornemens épiscopaux, tels que la mître, la crosse, &c. L’ancienne simplicité disparut bien-tôt, & fit place à la soif de l’autorité & des honneurs.

ABDICATION, s. f. cace par lequel on renonce à la possession d’un office, pour soi-même & pour ses héritiers. On confond ordinairement ce terme avec celui de Résignation. Mais à parler exactement, l’abdication est un renoncement simple & absolu ; au lieu que la réfignation fe fait en faveur d’un autre.

ABDOMEN, s. m. En termes d’Anatomie, ce mot, qui est latin, signifie la Partie basse du ventre, entre le nombril & les parties naturelles. Les Médecins s’en servent pour signifier la partie intérieure du bas-ventre qui est depuis les cuisses jufqu’au diaphragme.

ABDUCTEURS, adj. C’est un nom commun à tous les muscles dont l’office est de tirer, d’ouvrir & de resserrer


Aij