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ABJURER, v. act. C’est-à-dire, désavouer solemnellement quelque chose, y renoncer par un serment. Ce mot vient du latin.

ABLAB, s. m. Arbrisseau d’Egypte, dont les rameaux s’étendent comme la vigne. Il porte deux fois l’année une espece de fèves d’un noir rougeâtre, dont les Egyptiens se nourrissent, & dont on vante les propriétés contre la toux & la rétention d’urine. On prétend qu’il subsiste un siécle, & que ses feuilles, qui ressemblent à celles de nos fèves de Turquie, sont toujours vertes.

ABLAIS, s. m. Mot en usage dans quelques Provinces de France, pour signifier la dépouille des bleds. Il paroît venir à’Ablata, mot latin qui signifie choses emportées.

ABLATIF, s. m. Sixième cas de la déclinaison des Noms, dans les Méthodes de Grammaire.

AELE, s. m. Poisson de rivière qui s’appelle aussi Ablette, dont l’écaille sert à la composition d’un vernis blanc, avec lequel on contrefait les perles. Il a le ventre blanc & le dos verd. Sa grandeur est d’environ celle du doigt.

ABLERAT, s. m. Filet de-pêche, qui sert à prendre de petits poissons, surtout des ables. On l’attache au bout d’une perche, & sa forme est quarrée.

ABLUTION, s. f. Mot tiré du latin, qui signifie l’action de laver, de nettoier ou de purifier quelque chose. Les Juifs & les Mahometans se purifient le corps par des Ablutions. On appelle Ablution l’eau & le vin. que les Prêtres prennent à la Messe, pour se nettoier les doigts après la Communion. Autrefois, dans les grandes cérémonies, le Prélat officiant nommoit des personnes de la première dignité pour lui présenter les Ablutions de la Messe. En termes de Pharmacie, on appelle Ablution la préparation qui se fait d’un médicament en le lavant dans l’eau ou dans quelque autre fluide, pour le purger de ses impuretés naturelles.

ABNEGATION, s. f. Mot en usage dans la vie spirituelle, pour signifier le renoncement à quelque chose de cher. Abnégation de soi-mesme & des biens sensibles. Il vient du latin.

ABOLIR, v. act. ABOLITION. Mots tirés du latin, qui signifient la cessation de quelque chose, soit par une destruction violente, soit par l’effet du tems, ou le défaut d’usage. L’abolition des Loix. Un Temple, un Culte aboli. Abolir une Coutume.

ABOMINATION, ABOMINABLE. Mots qui appartiennent proprement à la Religion, suivant leur origine latine, pour exprimer quelque chose de fort criminel ou de fort impur, c’est-à-dire, extrêmement détestable.

ABONDANCE, s. f. Terme qui signifie, dans les Collèges, du vin mêlé de beaucoup d’eau, tel qu’on le donne aux Pensionnaires.

ABONNER, v. act. s’abonner avec un Marchand pour le prix d’une chose, c’est convenir d’un prix confiant & indépendant des événemens casuels. Le Marchand y trouve son compte par la durée, & l’acheteur par la qualité du prix qui est ordinairement médiocre. On s’abonne aux Spectacles, & pour toute dépense qui se renouvelle souvent.

ABORDER, v. act. Terme de Marine & de Fauconnerie. Dans le premier sens, on dit aborder un vaisseau de bout au corps, pour signifier mettre l’éperon dans le flanc d’un vaisseau. Deux vaisseaux s’abordent de franc étable, c’est-à-dire, que s’approchant en droite ligne ils s’enferrent par leurs éperons. Aller à l’abordage, signifie s’approcher d’un vaisseau ennemi, le heurter, y jetter le grapon pour se donner le moyen d’y entrer & de l’enlever. En Fauconnerie, on dit aborder la remise sous le vent, lorsqu’on s’approche d’une haie où l’oiseau a forcé une perdrix de se réfugier.

ABORIGENES, s. m. Terme venu du latin, qui signifie les premiers habitans, les habitans naturels d’un pays, par opposition aux colonies & aux nouvelles races qui viennent s’y établir. Ce titre étoit fort respecté parmi les Anciens. C’étoit aussi le nom particulier de certains peuples de


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