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PREMIERE PARTIE

à la sensibilité, on n’a obtenu aucune des indications dont on a besoin sur le degré de sensibilité de la bouche du cheval. Bien au contraire, l’ayant exagérée, on l’apprécie faussement et l’on se trouve, dès le début, engagé dans une mauvaise voie. La meurtrissure ou même le simple échauffement des barres ne disparaissent pas aussitôt que le travail est fini, et le mors enlevé ; ils persistent le lendemain ou même plus longtemps. Le cheval reviendra donc à la leçon suivante avec des barres congestionnées, douloureuses, par conséquent faussées. L’écuyer alors tiendra compte des effets qu’il produira sans savoir que la bouche est malade ; il augmentera le mal ; il sera de plus en plus éloigné de l’appréciation de la bouche, de son état sain et normal. En un mot, il fera, sans s’en douter, exactement le contraire de ce qui est nécessaire.

Voilà pourquoi il faut, au début du dressage, une gourmette très lâche. A dire vrai, il vaut même mieux n’en avoir pas du tout.

La connaissance de la bouche du cheval neuf est aussi importante que délicate. Pour la tâter sans la détériorer, il faut procéder graduellement ; commencer avec une très grande légèreté et n’augmenter la pression que doucement et jusqu’au point où elle devient perceptible pour le cheval : ce point varie avec chaque animal. Si le cheval cède sous la légère pression d’un mors non pourvu de gourmette, à quoi servirait cette gourmette ?

A quoi bon rechercher un moyen plus puissant ?