manifesté, assisté à la visite faite, le 28 mai, par nos collègues de la première, Sous-commission, des vitraux de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois.
En relisant, au lendemain même de cette visite, les appréciations de ces vitraux, dues à M. Carot, peintre verrier, et reproduites pages 3 et 4 du procès-ver bal de la séance de la Commission plénière du 7 avril, je partage absolument l’avis de cet artiste sur le grand intérêt que présentent ces vitraux, grâce à l’importance et au mérite des nombreuses parties anciennes qui en existent encore ; mais, à la suite de la longue séance que nous avons consacrée à leur examen, tant de l’intérieur que de l’extérieur de l’église, et surtout après avoir touché aux parties de verre et aux armatures des bandes inférieures de ces vitraux, ce qui nous a permis de mieux constater certaines altérations fâcheuses qui y ont été apportées à différentes époques, je crois que la réparation de ces vitraux doit être plus considérable, et qu’elle est aussi plus urgente que ne semblent l’indiquer les notes de M. Carot rappelées plus haut.
Dans tous les cas, à mon avis, il faudrait aujourd’hui avant toute autre chose, non seulement faire, comme le demande M. Carot, un nettoyage de tous ces vitraux à l’extérieur — ce dont la pluie se charge de temps à autre — mais encore et surtout en faire le nettoyage à l’intérieur, nettoyage qui, à en juger par l’épaisse couche de poussière qui les couvre, n’a peut-être pas été fait depuis un quart de siècle, époque des dernières réparations apportées à ces vitraux.
Après ce double nettoyage, et après le second surtout, ce qui ne saurait être ni long ni bien coûteux, et ce qui, il me semble, devrait être fait sous la direction de l’architecte de la section et à une date prochaine qui serait fixée pendant les vacances, d’accord avec le clergé de la paroisse, il serait possible de se rendre un compte plus exact de la haute valeur artistique des anciens vitraux de l’église Saint-Germain-l’Auxerrpis, et aussi des réparations à apporter tant aux verrières elles-mêmes qu’à leurs armatures.
Alors, étant donné que l’église Saint-Germain-l’Auxerrois est un monument historique classé, il devrait être possible d’intéresser l’État, aussi bien que la Ville de Paris, aux mesures de conservation qui seraient reconnues nécessaires : c’est pourquoi, tant pour le petit travail de nettoyage que pour le travail beaucoup plus important de réparation, je pense que la Commission du Vieux Paris pourrait recommander cette question d’une manière toute spéciale à son président, M. le Préfet de la Seine, qui fera prendre les mesures nécessaires par son administration.
Veuillez, Monsieur et honoré président, agréer l’expression de mes sentiments respectueux.
Charles Lucas. »
M. Lucien Lambeau, au sujet de ces verrières, fait remarquer qu’au bas de la rose méridionale du transept se trouve l’écusson du prévôt des marchands Le Viste, qui était en fonctions en 1520, et qui en est probablement le donateur. Cette date corrobore bien le dire de M. Carot, peintre verrier, qui en fixe l’exécution à la première moitié du xvie siècle.
M. Charles Sellier ajoute qu’il ne saurait y avoir de doute sur l’exactitude de ces armoiries, bien que, contrairement aux règles héraldiques, elles portent couleur sur couleur, et fassent ainsi partie du genre exceptionnel d’armoiries dites à enquerre. Antoine Le Viste, chevalier, seigneur de Fresnes, conseiller et maitre des requêtes ordinaires de l’hôtel du roi, fut prévôt des marchands en 1520 et 1521 ; issu de famille parisienne, il figure dans l’armoriai de l’Ile-de-France, portant de gueules, à la bande d’azur, chargée de trois croissants montants d’argent. Les armoiries qu’on voit reproduites sur les vitraux de Saint-Germain-l’Auxerrois et sur ceux de, l’Hôtel de Ville sont donc bien conformes à ce blasonnement.
M. le Président partage l’avis de M. Ch. Lucas en ce qui concerne le nettoyage des vitraux en question et annonce qu’il fera faire le nécessaire par le service compétent.
La Commission décide qu’une nouvelle visite aura lieu à Saint-Germain-l’Auxerrois après ce nettoyage.
M. Alfred Lamouroux donne lecture de la suite des communications de M. Ch. Lucas :
« 1o Demande de classement de l’hôtel de la Chancellerie d’Orléans, rue des Bons-Enfants, no 19. — Cet hôtel de la fin du dernier siècle — il fut construit en 1782 par l’architecte de Wailly pour le marquis Le Voyer d’Argenson — présente un intérêt spécial, surtout au point de vue des plafonds et de la décoration des trois grandes pièces en façade sur la rue de Valois, lesquelles donnaient, lors de la construction de l’hôtel, sur le jardin du