Page:Procès-verbal de la Commission Municipale du Vieux Paris, 1898, 8.djvu/14

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par l’Œuvre nationale belge de l’Art public, le Congrès avait recueilli un grand nombre d’adhésions, et des plus importantes, non seulement en Belgique, mais en France et à l’étranger ; de nombreux membres, parmi lesquels plusieurs dames, en ont suivi toutes les manifestations avec une réelle assiduité, et parmi ces membres assidus on comptait vingt-cinq à trente Français.

Outre M. Lampué, l’un de ses vice-présidents, le Conseil municipal de Paris était représenté par MM. John Labusquière, Alfred Moreau et Adrien Veber. Dans le bureau général du Congrès, dont l’un des présidents d’honneur était M. Léon Bourgeois, qui a présidé l’assemblée générale de clôture, M. Lampué a été élu vice-président pour la France et a présidé les séances de la 2e section, l’Art public au point de vue social, et votre délégué a été l’un des vice-présidents de la 3e section, l’Art public au point de vue technique.

Par une heureuse tradition toujours suivie en Belgique, et qu’il y aurait intérêt à importer en France, une réception intime avait été offerte la veille de l’ouverture du Congrès, le 23 septembre, par son président, M. Bernaert, à l’hôtel Ravenstein, ancien logis féodal devenu propriété communale et siège de plusieurs sociétés savantes, et le lendemain un raout était donné à l’Hôtel de Ville de Bruxelles en l’honneur des congressistes, ce qui leur a permis d’être présentés les uns aux autres et de lier connaissance avant de se trouver associés aux mêmes travaux.

Autres fêtes, le lundi 26 septembre, une audition chorale et instrumentale, véritable manifestation d’art public, était donnée sur la Grand’Place de Bruxelles, éclairée de façon à en souligner toutes les beautés, et, à l’issue du banquet du 28 septembre, après les toasts très applaudis de MM. Bernaert, Louis Bourgeois, Léon de Bruyn, ministre des Travaux publics et des Beaux arts de Belgique, Cuppers, d’Amsterdam, Brœrman, etc., quelques airs du grand répertoire et de charmantes romances du temps passé étaient, interprétées avec talent par M. Deville, du théâtre de Lyon, et par Mme Armand, de l’Opéra de Paris et du théâtre de la Monnaie de Bruxelles.

J’ai cru, Messieurs, devoir mentionner cette part faite aux festivités, comme on dit en Belgique, pour vous montrer la dette contractée envers la ville de Bruxelles et le Comité d’organisation du premier congrès international de l’Art public par les membres de ce congrès.

Mais, malgré les intéressantes restaurations de l’hôtel Ravenstins et de l’hôtel de ville de Bruxelles, la première due à M. Paul Saustenoy et la seconde à M. Jamaer et aussi au bourgmestre artiste de Bruxelles, M. Ch. Buis ; malgré le charme si particulier qui se dégage de l’ensemble archéologique, unique au monde, de la Grand’Place de cette ville, les congressistes, ont été émerveillés dans les excursions faites à Malines, à Bruges, à Gand et à Liège.

Outre les réceptions par les bourgmestres de ces villes, l’audition du fameux carillon de la tour de Saint-Rambaud à Malines et les fêtes données par la ville de Liège dans la cour du palais des premiers évêques et sur la place Saint-Lambert, on ne saurait s’imaginer avec quel soin et quel dévouement de tous les instants autorités communales, architectes des monuments et conservateurs des musées, se sont, à Malines, à Bruges et à Gand, comme à Bruxelles, mis à la disposition des bourgmestres, et que de merveilles d’art, en même temps que de sites pittoresques et d’intéressants monuments, anciennes Halles de Malines, maisons et monuments de Bruges, ancien château des comtes et ensemble du forum à Gand, et enfin palais des premiers évêques à Liège, leur ont été montrés et expliqués.

Aussi le Congrès a-t-il accueilli par acclamations un vœu proposé par M. Purdon Clarck, directeur du South Kensington Muséum de Londres, et par M. Lampué, de Paris, pour « rendre hommage aux admirables travaux de restaurations exécutés à Bruges, notamment sous la direction de M. de la Censerie, architecte, et aux municipalités belges en général, pour les efforts prodigieux qu’elles font en vue de la restauration des monuments du passé ».

Il ne semblera pas inutile de rappeler ici, au sujet des maisons ayant un caractère artistique, que, comme la municipalité de Bruxelles pour la restauration des maisons de la Grand’Place, l’Administration communale de Bruges encourage très efficacement les particuliers voulant restaurer les façades remontant aux siècles passés et leur accorde, dans ce but, un subside s’élevant au tiers de la dépense prévue.

Je crois aussi, avant de quitter Bruges, devoir mettre sous les yeux de la Commission, un volume : Promenades dans Bruges, paru cette année et que m’adresse, pour rafraîchir mes souvenirs, mon confrère M. Ch. de Wulf, architecte dans cette ville, et, l’un de nos cicérones dans, la visite que nous en avons faite.