Page:Procès-verbal de la Commission Municipale du Vieux Paris, 1898, 8.djvu/21

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M. Le Vayer dit que le plan de la Bastille existait également autrefois gravé sur une plaque apposée sur une maison d’angle de la place. En ce qui concerne le désir exprimé à la dernière séance par M. Georges Villain et aujourd’hui par M. Laugier, il croit savoir que son exécution est à l’étude depuis longtemps dans le sein du Comité des inscriptions parisiennes.

M. Gosselin-Lenôtre signale un plan dressé par un père jésuite et donnant le tracé de l’enceinte de Philippe-Auguste superposé sur un plan du Paris moderne.

M. le Président dit que l’on pourrait peut-être examiner ce plan et en faire faire la reproduction si on le trouvait exact.

M. Gosselin-Lenôtre affirme qu’il est dressé d’une façon parfaite.

La question est réservée.


M. Tesson, secrétaire de la 1re Sous-commission, donne lecture des communications suivantes :


Visite annuelle aux eaux de Belleville.


La 1re Sous-commission a décidé qu’elle visiterait annuellement les regards de l’aqueduc de Belleville.

Les membres des autres Commissions qui désireraient assister à cette visite annuelle, qui aura lieu habituellement dans la belle saison, sont priés de prévenir afin qu’une convocation leur soit adressée opportunément.

Classement du regard de la Lanterne.

La 1re Sous-commission, à l’unanimité, a émis un avis favorable au classement comme monument historique du regard de la Lanterne.

Ce vœu est adopté.

Le nécessaire sera fait auprès de l’administration des Beaux-arts.


Expropriation de la maison de la rue du Jour, 25.


M. Tesson dit que l’expropriation du n° 25 de la rue du Jour a été annoncée et qu’il est nécessaire de prendre, dès maintenant, des dispositions, afin qu’aucun souvenir ancien

ne puisse échapper aux investigations de la Commission du Vieux Paris, Ce vaste immeuble, composé de plusieurs parties, occupe l’emplacement de l’ancien Séjour de Charles V, qui comprenait des corps de logis, une chapelle, un manège et des écuries. Des fragments importants de l’ancienne enceinte de Philippe-Auguste s’y trouvaient enclavés.

La façade actuelle, dénaturée par des surélévations modernes, montre des clefs avec mascarons et attributs de musique et de chasse.

Le bâtiment du fond est surmonté d’un fronton portant un écusson entouré d’un joli motif de sculpture en très bon état.

L’ancienne maison d’habitation dont l’entrée se trouve au fond de la cour à droite, est extrêmement intéressante.

La porte est entourée de bandeaux sculptés et surmontée d’un entablement où courent de délicats rinceaux finement sculptés. De chaque côté, un œil-de-bœuf également entouré d’un bandeau sculpté.

Les grilles, en fer forgé, sont tout à fait jolies ; celle placée au-dessus de l’entrée, remarquable par sa légèreté, porte au centre les trois initiales P. A. D. entrelacées ; les deux autres, placées dans les œils-de-bœuf, sont d’une composition, d’un dessin et d’un goût des plus artistiques.

L’escalier est très remarquable ; la rampe est curieuse avec ses énormes montants. L’on voit de très beaux motifs sculptés au-dessus des portes de paliers.

M. Bunel dit qu’il connaît*bien la maison en question, dont il a eu l’occasion de s’occuper tout spécialement, lors de la construction de la caserne des pompiers qui est mitoyenne.

L’expropriation n’enlèvera que le bâtiment de la façade ; or, il se trouve que l’immeuble a deux propriétaires, un pour la maison du devant, et l’autre pour les constructions du fond, dont les caves s’étendent jusque sous le bâtiment de façade. En sorte que l’admirable maison du fond, qui remonte peut-être à Henri II, ne doit pas être touchée.

Il sera bon de conserver les fines consoles surmontées de têtes de bélier qui se trouvent en arrière du bâtiment à démolir.

M. Charles Sellier dit que la maison du numéro 25 de la rue du Jour, appelée à être très prochainement démolie, peut être facilement identifiée à l’aide d’une note de Cocheris