Page:Procès-verbal de la Commission Municipale du Vieux Paris, 1899, 5.djvu/20

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en date du 25 avril 1767, ordonna de nouveau la construction de ce quai qui devait s’appeler du nom du prévôt des marchands Bignon. Deux ans après, des lettres patentes confirmèrent cet arrêt, mais sans effet autre que la suppression de la rue des Trois-Canettes et la construction d’une maison à l’alignement alors projeté, à l’angle occidental de la rue Zacharie (alias des Trois-Chandeliers). Les fouilles du chemin de fer d’Orléans ont mis à jour l’ancien rez-de-chaussée de cette maison, encore existante, qui se trouve ainsi enterrée d’un étage par suite du projet primitif, depuis lors modifié, de ce quai, qui ne dut sa construction définitive qu’à un décret impérial du 25 mars 1811.

De l’état ancien des lieux et des choses, lesdites fouilles n’ont enfin rencontré ici que quelques restes informes et très épars de murs de caves, des débris de pilotis et quelques puits. Rien, en résumé, qui puisse parler du passé d’une façon intéressante et utile.

Vers le pont Saint-Michel, les mêmes fouilles ont encore mis à découvert d’énormes maçonneries de blocage ayant fait partie de la culée de l’ancien pont démoli en 1857 pour être reconstruit suivant axe déplacé d’environ huit mètres en aval. Il a été facile de se rendre compte de son emplacement précédent par la trace des naissances de la voûte de l’arche de l’ancienne culée méridionale, trace encore visible sur le mur de quai qui le touche. Cette trace a été relevée et figurée sur le plan des sondages offert à la Commission du Vieux Paris par M. de Labrosse, ingénieur en chef des travaux du chemin de fer d’Orléans. Les archives du service de la Navigation ont d’ailleurs conservé, jusqu’à présent, tous documents relatifs à cet égard, comme en tout ce qui concerne la construction des quais et des ponts de la Ville.

Charles Sellier.

26. — Exécution des reproductions votées.

M. G. Cain, au nom de la 3e Sous-commission (Aspects), annonce que toutes les reproductions adoptées à la dernière séance ont été exécutées.

27.— Communication relative à la mort de Turgot.

M. Le Vayer communique à la Commission des extraits relatifs à la mort du ministre

Turgot et constatant que cette mort avait été connue du public, contrairement aux assertions émises :

N° 25. — Gazette de France, du mardi 27 mars 1781, p. 108. — De Paris, le 27 mars

1781. ♦

Anne-Robert-Jacques Turgot, marquis de Laune, ministre d’État, honoraire de l’Académie des inscriptions et belles lettres, est mort en cette ville le 18 de ce mois, dans la 54e année de son âge..

N° 45. — Du mardi 5 juin 1781, p. 203..-De Paris, le 5 juin 1781.

L’Académie royale des inscriptions et belles lettres, dans son assemblée du 22 mai, élut le sieur Bignon, bibliothécaire du roi, en qualité d’académicien honoraire à la place vacante par la mort du sieur Turgot. »

28. — Communication relative à l’existence des vestiges de l’enceinte de Philippe-Auguste, rues Guénégaud et de Nevers.

M. Gosselin-Lenôtre signale à la Commission qu’il existe encore rue Guénégaud, n° 27, une tour de l’enceinte de Philippe-Auguste ; il a vu une charpenterie du plus curieux effet qui sert d’auvent à un menuisier. Impasse de Nevers, il a pu voir, avec M. Victorien Sardou, tout un appareil d’anciennes fortifications, courtines, corps de garde, chemin couvert, qui sont du plus curieux effet et que la 1re Sous-commission pourrait visiter avec fruit.

M. Le Vayer dit que la description des

vestiges signalés par M. Gosselin-Lenôtre se trouve dans le tome V de la Topographie du vieux Paris, région occidentale de l’Université.

La communication de M. Gosselin-Lenôtre est renvoyée à la 1re Sous-commission.

29. — Proposition de reproductions diverses.

M. Alfred Lamouroux propose à la Commission de décider la reproduction des curieuses maisons sises rue Vauvilliers, n° 10, et rue Montorgueil, n° 15.

Adopté.